Diriger en temps de crise : L’empathie et la stratégie

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Mai 17

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Depuis le début de l’année 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a, dans la crise traversée par son pays, démontré le pouvoir de son leadership. En tant que dirigeant de l’Ukraine, il n’a pas fui face à l’agression russe et, avec les citoyens ukrainiens, il a pris la tête d’une résistance forte. Depuis un an, son rôle et sa ténacité face à l’invasion russe ont été une source d’inspiration pour beaucoup. Pendant la crise, Volodymyr Zelensky a donc indéniablement montré son courage, sa force, et sa vision. Mais il a aussi, et c’est ce que cet article s’attachera à démontrer, su utiliser l’empathie et donc communiquer efficacement pour mobiliser des gens et faire des liens et des connexions avec d’autres individus, ceci afin de raffermir l’efficacité et la puissance de sa politique dans un contexte de guerre.

Volodymyr Zelensky n’est qu’un exemple parmi un certain nombre de dirigeants internationaux qui usent du pouvoir de l’empathie en situation de crise. Pendant la pandémie de Covid-19, plusieurs dirigeants ont utilisé l’empathie pour rassurer leurs citoyens, essayer de calmer leurs angoisses, et leur insécurité, et gérer la crise. En Nouvelle-Zélande, l’empathie joue ainsi un rôle clé dans la vision politique de l’ancienne Première ministre Jacinda Ardern. La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, parle également du rôle de l’empathie, du dialogue et de la compréhension, pour corriger les inégalités internationales et lutter contre le changement climatique. En 2020, aux États-Unis, le président Joe Biden a, quant à lui, fait campagne sur des thèmes liés à l’empathie, contrastant en cela avec les thèmes choisis par son opposant Donald Trump, pour faire face à la crise économique et populiste traversée par le pays.

Bien entendu, il y a une différence entre ce qui tient de la rhétorique et la réalité des politiques. En temps de crise néanmoins, les citoyens peuvent être en demande de comportements différents de la part de leurs leaders. Ceux-ci ne doivent pas seulement être forts, décisifs et capables, mais doivent aussi se montrer humains et soucieux du bien-être de la population. L’empathie est intégrale ici. Bien qu’il y ait un discours hégémonique qui valorise la force, la puissance, et la rationalité, l’empathie ne doit pas être considérée comme un signe de faiblesse, mais bel et bien comme un atout essentiel pour faire face aux défis présents et futurs et pour communiquer efficacement dans l’arène politique. En tant qu’objet stratégique néanmoins, l’empathie demeure peu comprise sur la scène internationale.

Une pratique, un éthos, et une qualité

L’empathie a plusieurs définitions et connotations. En termes simples, elle désigne l’effort par lequel un individu cherche à prendre en compte les expériences, intérêts, l’histoire, le contexte et les sentiments de ceux qui l’entourent. Traditionnellement, le concept est divisé entre l’empathie cognitive, c’est-à-dire un processus mental de projection dans les pensées de l’autre, et l’empathie affective, associée aux émotions, et qui désigne le fait de sentir et partager les sentiments des autres. En réalité, l’empathie ne se retrouve que dans ces deux processus combinés. Pour que le processus mental existe, il doit rendre explicite les émotions, les croyances, les attendus et leur signification. Pour se projeter dans les pensées de l’autre, il faut que l’individu puisse saisir comment les émotions façonnent les perspectives, les réactions et les décisions. L’empathie est donc une attention portée aux nuances et complexités humaines, une capacité à lire l’atmosphère publique.

Bien que liée à la compassion et la sympathie, l’empathie ne saurait être réduite à ces termes. La sympathie est à la fois une expression de la gentillesse et l’amitié vers un autre, mais, elle évoque aussi le fait de ressentir un sentiment de pitié envers la situation d’un autre. Elle renforce en cela l’asymétrie entre ceux qui attribuent leur sympathie (vus comme au-delà des souffrances), et ceux qui la reçoivent (en situation de souffrance). La compassion, quant à elle, porte des connotations de gentillesse, et semble comporter une obligation de tenter d’atténuer ou de réduire la cause du mal. La compassion est plutôt une force bienveillante ou morale, qui oblige à aider les autres, alors que l’empathie peut avoir des implications positives, mais sans obligation d’aider.

L’empathie ne se réduit par non plus au seul concept de compréhension. On peut essayer de comprendre quelqu’un – pourquoi la Russie se comporte d’une telle manière, par exemple – mais la compréhension n’implique pas, contrairement à l’empathie, de réfléchir sur comment le monde apparait à leurs yeux, et pourquoi. Quels sont, non seulement, leurs intérêts et leurs objectifs, mais aussi leurs griefs, leurs espoirs et les sentiments, les émotions qu’ils attachent à certains événements ou récits ?

L’empathie est exprimée et communiquée dans les mots, les paroles, les actions et le comportement des dirigeants. En politique ou dans le domaine stratégique, c’est aussi une dimension de la performance publique, jouant un rôle évident dans la manière dont un politicien ou personnage public communique et manifeste qu’il ou elle a essayé de comprendre et de respecter les autres, leur situation, leur contexte, leurs intérêts et leurs expériences.

Pour la personne qui a, ou qui essaye d’avoir, de l’empathie envers quelqu’un, il y a, enfin, une obligation d’entamer une réflexion sur soi-même ou sur la communauté que l’on représente. Quelles sont les expériences, pour l’autre personne, de vos mots, vos actions et l’histoire de vos interactions ? Ont-ils des raisons d’avoir confiance ou au contraire de ressentir de la méfiance ? Que pouvez-vous faire pour montrer que vous êtes sincères et crédibles ? L’empathie est, en ce sens, interactive et itérative. Ce que l’on apprend des autres doit informer nos approches et nos réponses.

En français, il n’y a aucun mot pour expliquer la façon de faire ou de pratiquer l’empathie envers quelqu’un. On dit « avoir de l’empathie envers quelqu’un », mais pas « empathiser ». Le verbe « sympathiser », souvent employé, ne capture pas exactement les nuances de « to empathise » qui existent en anglais (cela étant dit, même en anglais, le mot est nouveau, et il n’est entré dans notre vocabulaire qu’au début des années 1900). Plus qu’un attribut, l’empathie est un verbe, une action, une pratique et un éthos.

Un atout stratégique et politique

En relations internationales, le concept d’empathie stratégique (aussi appelée empathie réaliste) est introduit dans les années 1960 par Ralph K White. Il est devenu récemment plus populaire, avec l’espoir que l’empathie stratégique pourra améliorer la politique étrangère, la diplomatie et réduire les conflits. Aux États-Unis, l’ancien général H. R. McMaster parle ainsi souvent du rôle joué par l’empathie stratégique dans la politique envers la Chine, l’Iran et tout autre adversaire. Une telle approche est sage. Ce n’est pas de la sympathie ; ce n’est pas une légitimation ou une acceptation de leurs actes. Mais, si l’on ne comprend pas les adversaires, même s’ils restent des adversaires, il est presque impossible de deviner leurs prochaines actions. Dans un contexte théorique, l’empathie est liée au « emotional turn », et à l’impératif de mieux comprendre le rôle de l’affect et des passions au sein des relations humaines et de la diplomatie. Le constructivisme parle aussi du pouvoir de l’empathie pour améliorer des relations entre les États, et afin de mieux comprendre la signification des identités et les discours.

Trop souvent, quand elle est associée au contexte stratégique et à la guerre, l’empathie est néanmoins comprise comme quelque chose de transactionnel, instrumentalisé pour des buts ou des objectifs de pouvoir. L’empathie sonne bien, elle a des connotations positives – un peu comme « gagner les cœurs et les esprits » – mais, tout comme cette dernière formule, elle peut cacher d’autres intentions. Ainsi, les bénéfices exprimés publiquement dans le fait de pratiquer l’empathie envers les Chinois ou les Iraniens semblent être davantage liés à l’obtention d’un avantage stratégique qu’à une tentative de réduire le dilemme de sécurité. Il existe également un risque que les images que nous avons d’eux ne proviennent pas d’un véritable sentiment d’empathie, mais qu’ils soient une projection de l’image que nous nous faisons d’eux. En ce sens, l’empathie se voit parée de connotations de coercition ou de domination : suivant Sun Tzu, la connaissance des autres aide à les vaincre. Certainement, l’empathie peut aider en cela. Mais elle peut aussi faire plus.

Il y a plusieurs domaines dans lesquels l’empathie joue un rôle. Sur le plan des relations interpersonnelles d’abord, l’empathie aide à la formation de relations, de rapports et à l’établissement de liens de confiance. Ces relations aident ensuite, sur le plan politique, à développer une bonne communication des décisions de l’État, et offrent des occasions de mieux comprendre comment les autres pensent et interprètent une situation. Sur le plan communicationnel, l’empathie exprime et projette les intentions du dirigeant, ainsi que le respect et les efforts faits pour comprendre sa population et établir une connexion avec elle. Quand un dirigeant montre de l’empathie, c’est aussi, pour partie, un effort pour démontrer ses qualités personnelles et dire aux gens qu’il ou elle pense à eux. Au sein du gouvernement, au-delà même de la seule communication, l’empathie n’est pas seulement un outil, mais elle offre aussi une richesse de perspectives, des informations et des connaissances, qui peuvent en effet aider les gouvernements et dirigeants militaires à prendre les bonnes décisions. En outre, l’empathie renforce les liens avec les publics nationaux ou internationaux.

Dans la politique du Président Zelensky, par exemple, l’empathie sert plusieurs fonctions : premièrement, elle joue un rôle central dans ses communications avec les citoyens ukrainiens. Habillé typiquement dans un style militaire décontracté, un t-shirt et un pantalon cargo camouflage, il est souvent parmi les gens en première ligne. Zelensky fait le tour des villes pour parler avec les militaires et les civils, il visite les hôpitaux, se rend dans les abris. Aidé par son équipe et des campagnes sur les médias sociaux bien élaborées, avec des récits forts, et aidé par son talent d’acteur et réalisateur, il communique par l’empathie, se connectant en cela avec les Ukrainiens et le monde.

Deuxièmement, au début du conflit, le président ukrainien utilise l’empathie pour engager une forme de dialogue avec les citoyens russes. Il leur explique, s’adressant en russe, comment leurs deux pays ont une longue histoire, souligne les liens entre leurs cultures, et les appelle à rejeter le conflit et à offrir leur soutien à la résistance contre leur gouvernement. Ce type d’empathie est limité. Le discours de Zelensky n’a pas pu être vu dans certaines régions russes, où les médias étrangers sont contrôlés, et progressivement interdits à mesure que progressaient les hostilités. Ces efforts n’en demeurent pas moins nécessaires : pour l’histoire, mais aussi en vue des tentatives futures destinées à trouver des solutions au conflit et à rétablir, en temps voulu, la paix entre les deux pays. Si Zelensky utilisait aussi un langage déshumanisant et diabolique envers le public russe, cela rendrait plus difficile à terme,  la remise en cause par la population russe des messages officiels russes qu’ils ont reçus, et par extension la possibilité de les convaincre que la cause ukrainienne est juste.

Troisièmement, l’empathie a joué un rôle dans ses tentatives à gagner le soutien international, plutôt occidental (Europe et OTAN). Les images, les vidéos sur les réseaux sociaux, les histoires ont été bien communiquées et diffusées – non seulement par Zelensky, mais aussi par les Ukrainiens. La ligne de front du conflit est diffusée et accessible au monde entier via Twitter, Instagram, TikTok, Snapchat, Telegram. Les « influenceurs » sont devenus les reporters de guerre. Ils partagent leur vie quotidienne, la réalité du combat et leur résistance. Quelquefois, les images sont choquantes, tragiques, non filtrées, mais elles expriment aussi l’humeur, l’humour, la musique et la danse, les moments d’esprit et la force de caractère d’êtres humains, qui, au cœur de la ligne de front, se connectent les uns aux autres. Ces images ont un impact fort et émotif avec ceux qui s’identifient avec la cause, qui sont touchés par les expériences de la guerre, et qui veulent aider ou soutenir les Ukrainiens.

Dans ses relations diplomatiques, par exemple, le président Zelensky utilise l’empathie pour faire des liens entre l’histoire de l’Ukraine, avec les histoires et les peurs des États alliés et de leur population. En avril 2022, il s’est adressé aux membres du Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans son discours passionné, il a raconté les horreurs de la guerre, la torture, la violence, les victimes innocentes et les échecs du système de sécurité collective à empêcher les atrocités. Il a aussi appelé à de nouvelles initiatives pour la paix et à une révision du système mondial des États, pour un nouvel ordre défini par une souveraineté égale. Il a utilisé ses paroles et les émotions pour offrir une autre vision pour le futur et pour encourager les autres États à imaginer le monde après la guerre.

Il a fait aussi une série d’appels téléphoniques médiatisés avec des chefs d’État alliés et dirigeants d’organisations internationales. Chaque fois qu’il a livré un message, son récit a été cadré pour résonner avec le public et son contexte social, politique et historique. Il peut s’agir d’une forme d’empathie instrumentale et fonctionnelle – le président Zelensky n’avait pas besoin de ressentir ce que les autres chefs d’État et décideurs politiques ressentaient nécessairement, mais c’est un élément essentiel de la communication et de l’établissement de liens et, par conséquent, une tentative de provoquer de plus grandes émotions dans le but d’influencer les autres pays et de susciter un soutien et une aide concrète.

Des limitations et des contraintes

Malgré ses bienfaits, l’empathie est difficile et plusieurs obstacles peuvent empêcher de la pratiquer. En premier lieu, elle est souvent associée à la faiblesse, la concession et le compromis. Il y a souvent une résistance, au cœur du gouvernement et de l’appareil militaire, à reconnaitre et discuter le rôle que les émotions exercent sur la diplomatie, la politique et les opérations militaires. Cela doit changer pour que ces émotions puissent être mises à profit. Bien entendu, l’intégration des émotions dans la politique est compliquée parce qu’il n’y a aucune façon d’en mesurer l’impact rapidement. L’empathie prend souvent du temps, et est variable. Il nous manque aujourd’hui le langage et les grilles d’analyse pour bien saisir ses mécanismes et identifier son impact.

L’empathie, par ailleurs, n’est pas quelque chose de seulement rhétorique. On peut bien connaitre le langage, les phrases et les expressions pour communiquer de l’empathie, mais pour être crédible, elles doivent être liées à des actions concrètes. Sans cela, le risque est d’éroder la confiance dans les discours livrés.

Un problème est que l’expression de l’empathie a souvent des conséquences politiques. Il peut être difficile de communiquer de l’empathie à certains publics, envers certaines personnes ou dans certains contextes. Il est difficile par exemple d’avancer l’argument selon lequel l’empathie serait importante pour les terroristes, ou actuellement pour la Russie. Chaque crise est différente, et si le public veut voir quelqu’un de fort, sans sentiments, qui ne concède rien à l’adversaire, l’empathie peut alors être perçue comme une faiblesse. Mais il y a aussi un équilibre à trouver, et les publics veulent régulièrement voir quelqu’un à qui ils puissent s’identifier et qui montre certaines émotions plutôt que d’autres : le courage et la force, par exemple, sont des émotions importantes en temps de crise.

Un autre défi tient au fait que l’empathie peut aussi être subjective et créer des mécanismes d’exclusion. Les leaders populistes peuvent ainsi comprendre et saisir les peurs et les émotions d’une audience pour gagner leur soutien comme, par exemple, le Président Donald Trump aux États-Unis, ou Giorgia Meloni en Italie. Ils communiquent un message clair : « je vous vois, je vous écoute, je comprends vos inquiétudes, je sais bien qui est coupable ». Dans ce cas, l’empathie crée un groupe fort au détriment des autres.

Au gouvernement, l’orgueil et le narcissisme stratégique ou collectif, c’est-à-dire la croyance que son pays est le meilleur ou que ses idées sont universelles, posent un réel obstacle à l’empathie qui, loin du narcissisme, implique une forme d’humilité stratégique et normative. Par exemple, lors de  la guerre en Irak en 2003, le manque de compréhension envers ce pays, la confidence excessive, et l’idée à Washington DC. que les alliés auraient une victoire rapide, furent des plus catastrophique. S’il y a une incapacité et une réticence à reconnaitre les expériences ou les perspectives des autres, cela limite l’information sur une situation. De plus, l’empathie peut être très inconfortable et peu pratique. Il est souvent difficile de voir comment le monde perçoit nos actions ou notre communauté, et d’admettre que nous avons fait du mal par le passé (intentionnellement ou non).

L’empathie demande enfin que l’on ouvre l’étendue de nos réflexions, et pose plus de questions : quelles sont les implications de l’empathie pour les citoyens ? Qui est exclu ? Qui sera défavorisé ? Si on les inclut, dans quelle mesure impacteront-ils les décisions ? De telles questions nécessitent plus de temps, de ressources, et de patience, des choses dont on manque fréquemment, en particulier en situation de crise.

Conclusion

Dans les affaires internationales, l’insécurité, le conflit et les défis constants sont peut-être inévitables. Les crises ne cesseront pas. Pour faire face aux défis de la guerre, du climat, de l’environnement, de la migration, de l’inégalité, il y a besoin d’étendre les formes de coopération et de comprendre les diverses perspectives et expériences vécues par nos interlocuteurs pour trouver des solutions collectives.

De fait, la force du dirigeant futur réside non seulement dans sa capacité à agir et à exprimer une vision claire et bien communiquée, mais aussi dans sa capacité à faire preuve d’empathie et de connexion envers ses interlocuteurs pour essayer de transformer les relations et trouver des possibilités de coopération.

Lié à cette importance de l’empathie, il nous faut donc mieux comprendre les émotions dans les sphères politiques et publiques. À quoi ressemble la sécurité ? Et quels sentiments sont essentiels pour traverser les crises entre les communautés et les nations ? Comment une meilleure compréhension des sentiments peut-elle contribuer à la création de sociétés sûres, sensibles aux besoins des peuples et à davantage de cohésion sociale ? Une approche plus humaine et plus créative est essentielle.

 

Crédits photo : AFP

Auteurs en code morse

Claire Yorke

Claire Yorke (@ClaireYorke) est postdoctorante au sein du Centre sur les Études de Guerre, de l’Université du Sud-Danemark. Elle dirige un projet financé par une bourse Marie Skłodowska-Curie (Horizon 2020) portant sur l’empathie et la sécurité (EIS). Ses recherches se concentrent sur le rôle des émotions, la stratégie et le leadership au sein des relations internationales. Entre 2018-2020, elle a effectué un postdoctorat à l’Université de Yale, financé par une bourse Henry A. Kissinger. Elle a obtenu son doctorat en relations internationales à King’s College London en 2018. Avant d’entamer sa carrière universitaire, Claire a travaillé au sein du parlement britannique ainsi qu’à Chatham House.

 

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