Sur les fronts de la paix

Le Rubicon en code morse
Avr 13

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Cet extrait est tiré de l’ouvrage de Séverine Autesserre, Sur les fronts de la paix, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2023. L’extrait a été identifié et introduit par Camille Bayet (Centre Thucydide, Université Paris Panthéon-Assas)

 

Présentation de l’ouvrage

À la charnière entre les mémoires de terrain, l’enquête ethnographique et le manuel de bonnes pratiques, Sur les fronts de la paix est le résultat d’un travail de plusieurs années durant lesquelles l’autrice, Séverine Autesserre, s’est rendue sur les théâtres de guerre aux quatre coins du globe. Alternant entre sa casquette de chercheuse et celle d’actrice de la paix, elle a construit un modèle de résolution de conflit centré sur le local et les micro-initiatives. Critiquant les politiques top-down menées par l’ONU et les grandes organisations humanitaires dans son ouvrage précédant Peaceland (2014), elle nous livre cette fois-ci des pistes de réflexion pour promouvoir une approche locale de la paix.     

Dans l’extrait présenté, Séverine Autesserre résume les raisons de penser la résolution de conflit autrement, tout en conservant un optimisme rare sur ce sujet. À la lumière de nombreux cas d’étude, elle anticipe les éventuelles critiques qui pourraient lui être adressées. Elle se pare ainsi contre le risque d’être jugée « d’idéaliste » ou d’élaborer un modèle de paix « fragile ». De son expérience du terrain, elle témoigne des leçons apprises au côté des populations locales de ces théâtres de conflit. 

Extrait : chapitre 5 « Les étoiles de la paix », pp. 280-290

Choisir la paix

Nous pouvons trouver ce type de zones de paix sur toute la planète, de l’Afghanistan à la Bosnie, en passant par les îles Fidji, l’Indonésie, l’Irlande du Nord, le Mozambique et les Philippines. Leurs principales caractéristiques rappellent celles que nous avons observées à Idjwi, à San José de Apartadó, au Somaliland, et à Wahat al-Salam – Neve Shalom. Les résidents de ces endroits embrassent tous une identité localisée, historiquement pertinente et fon­damentalement différente de celle de leurs voisins en guerre. Au lieu de s’accrocher à leur conviction d’être musulmans plutôt que chrétiens, Croates plutôt que Serbes, ou catholiques plutôt que protestants, ils se rassemblent autour de l’idée qu’il est dans l’intérêt de tous d’éviter la violence. Ils s’appuient sur la participation des habitants et sur des codes de conduite locaux pour gérer les tensions internes, et fournissent à leur communauté des services qui font défaut dans les zones de conflit voisines.

Ces réussites ne se limitent pas aux petits villages. Les provinces entières de Balkh en Afghanistan et du Kurdistan en Irak sont restées nettement moins violentes que leurs alentours. Il en est de même pour la ville de Gity durant le génocide rwandais de 1994, et pour celles d’Anefis au Mali et de Beckon et Tuzla en Bosnie pendant les guerres qui s’y sont déroulées.

Dans tous les pays où j’ai mené des recherches, j’ai trouvé des exemples de citoyens ordinaires et d’élites locales utilisant leurs relations personnelles pour ame­ner les chefs des groupes armés environnants à négocier. Des pères, des mères, des oncles, des frères, des soeurs et des cousins qui ont tendu la main aux membres de leur famille enrôlés sous une bannière ou une autre. Des enseignants qui sont allés à la rencontre de leurs anciens élèves devenus commandants de milice. Des prêtres, des pasteurs, des imams, des cheikhs et des rabbins qui ont rassemblé leurs ouailles, et des maires et des chefs coutumiers qui ont parlé à leurs communautés afin que tous s’unissent pour mettre la fin à la violence.

Dans chaque cas, des individus engagés ont travaillé avec les combattants pendant des mois, parfois des années, jusqu’à ce qu’ils trouvent des solutions satis­faisant toutes les parties concernées. Ils ont veillé à ce que les accords soient mis en oeuvre et ont continué à surveiller la situation, en faisant appel à leurs réseaux personnels et communautaires dès qu’ils devaient résoudre un nouveau problème. Leurs efforts ont porté leurs fruits : ils ont réussi à contenir les combats autour de leurs villages et à promouvoir des intérêts communs au-delà des lignes ethniques, politiques, sociales ou religieuses, au moins pour un temps.

D’autres chercheurs ont fait la même observation dans leurs études sur l’Afrique du Sud, la Birmanie, Bougainville, le Burundi, le Cambodge, la Colombie, le Congo, l’Indonésie, l’Irak, l’Irlande du Nord, Israël et les Territoires palestiniens, le Kirghizistan, le Kosovo, le Liban, le Népal, le Nigeria, les îles Salomon, la Sierra Leone, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, le Timor oriental, l’Ukraine et le Yémen. L’organisation cari­tative internationale Peace Direct a recensé plus de 2 300 organisations locales de résolution des conflits dans vingt zones de guerre et d’après-guerre. Partout où il y a de la violence, il y a aussi des gens ordinaires mais extraordinaires qui la combattent. Ce ne sont pas, comme le dit Zachary Metz, universitaire et praticien de la construction de la paix, « des rêveurs insensés qui chantent le Give Peace a Chance de John Lennon, étreignent des arbres et vivent dans les nuages ». Ce sont au contraire des citoyens courageux, intelligents et innovants qui prennent des risques pour ce en quoi ils croient, des individus qui comprennent les tenants et les aboutissants de la violence dans leur village ou leur quartier et qui trouvent des moyens d’y faire face. Partout autour du monde, d’innombrables efforts de paix sont déployés loin des capitales, échappant souvent aux radars des dirigeants nationaux et des artisans de la paix internationaux. Et – c’est remarquable – ces solutions fonctionnent.

Ces initiatives n’ont même pas à être formalisées pour être efficaces. Elles le sont quand les résidents d’Idjwi et du Somaliland surveillent les fauteurs de troubles poten­tiels. Quand des habitants d’Irlande du Nord se montrent délibérément polis avec les membres d’autres groupes et évitent les sujets de conversation sensibles afin de ne pas alimenter les tensions. Quand des Israéliens et des Palestiniens organisent une cérémonie pour pleurer toutes les victimes du conflit, et pas seulement celles de leur propre camp. Quand des Bosniaques de toutes confessions se retrouvent dans un club d’échecs, une association de chasse ou un syndicat. Quand des filles jouent au football avec les enfants du groupe rival, des fils épousent des étrangères, des tantes commercent avec des ennemis de longue date, et des personnes de toutes origines partagent un marché, un hôpital, une école ou un centre artistique avec ceux qu’on leur a dit de haïr. Dans leur vie quotidienne, les gens ordinaires se livrent souvent à des actions que les observateurs considèrent comme banales et sans importance, alors qu’en réalité elles contribuent à établir des relations qui peuvent prévenir les flambées locales de violence et, parfois, servir de base à la résolution des conflits.

 

Pourquoi s’en soucier ?

Un observateur pourrait penser que les cas que j’ai détaillés ici ne sont pas significatifs et qu’ils sont trop spécifiques pour être utiles dans le cadre de la question plus large de la construction de la paix. Mais pour moi, le Somaliland, San José de Apartadó, Wahat al-Salam – Neve Shalom et les divers autres endroits dont je viens de vous parler ont beaucoup d’importance car leurs succès aident à répondre aux interrogations des partisans de Paix & Cie lorsqu’ils m’entendent parler d’Idjwi.

Voici leurs questions et mes réponses :

« La paix locale peut-elle s’étendre au-delà d’un village ou d’une île ? »

Oui, et c’est pourquoi le cas du Somaliland est si important : il démontre que des poches de paix peuvent s’étendre à un territoire de 137 600 kilomètres car­rés, une superficie comparable à celles de la Grèce, du Nicaragua, de la Corée du Nord ou de la Syrie, et beaucoup plus grande que celle d’Haïti ou d’Israël et des Territoires palestiniens. Le Somaliland, qui compte quatre millions d’habitants, est plus peuplé que l’Uru­guay, la Bosnie, la Moldavie ou la Géorgie.

« Les facteurs qui ont favorisé la paix à Idjwi (les pactes de sang, sa réputation d’île des sorciers) ou au Somaliland (la structure clanique, le respect des chefs traditionnels) ne sont-ils pas si singuliers qu’ils ne peuvent être reproduits ailleurs ? »

En effet, des facteurs très spécifiques sont en jeu dans chacun de ces endroits. Je ne prétends pas que nous pouvons prendre le modèle exact d’Idjwi, du Somaliland ou de San José de Apartadó pour le répliquer ailleurs. Je soutiens simplement que les gens ordinaires et les élites locales peuvent construire la paix et que les initiatives ascendantes peuvent être efficaces.

« N’idéalisez-vous pas le travail au niveau des communautés locales en laissant entendre que les autochtones pensent tous la même chose et agissent en harmonie pour la paix ? » (Une question généralement posée par les anthropologues.)

Je sais parfaitement que « local » n’est pas synonyme de « bon » et de « monolithique » : les gens ordinaires ne sont pas des saints et leurs traditions ne sont pas non plus par essence irréprochables. À Idjwi, par exemple, elles perpétuent la discrimination des Pygmées, et au Somaliland, celle des femmes. De plus, il existe beaucoup de divisions au sein de chaque village, localité, district, etc., qui se manifestent par les antagonismes entre sous-clans et sous-sous-clans au Somaliland ou par les frictions entre Havus et Pygmées à Idjwi. C’est précisément là où je veux en venir : nous devons nous attaquer à ces tensions comme nous nous attaquons aux conflits plus larges. En effet, non seulement elles font souffrir beaucoup de gens, mais elles peuvent aussi s’aggraver et menacer la marche vers la réconciliation nationale ou internatio­nale. Et, bien sûr, les dirigeants locaux et les citoyens ordinaires ne sont pas par définition plus pacifiques ou moins corrompus que les détenteurs du pouvoir national ou international, mais ce sont certainement les mieux placés pour répondre aux problèmes de la base, car ils sont les seuls à connaître les tenants et aboutissants des défis spécifiques posés à leurs propres communautés.

« Cette paix à la base est-elle durable ? » « Est-elle tenable si elle n’est pas accompagnée d’une paix au som­met ? » « N’est-elle pas fragile si n’importe quelle armée ou groupe rebelle peut facilement la détruire ? »

Si la paix locale durement gagnée dont jouissent les gens dans des endroits comme Idjwi et San José de Apartadó est effectivement à la merci de n’im­porte quel groupe armé des environs, l’expérience des Somalilandais montre qu’il existe des moyens de rendre la paix ascendante robuste et durable. Au cours des vingt-cinq dernières années, la Somalie a attaqué leurs frontières et remis en question le droit à l’existence de leur pays, les shebabs ont tenté de les déstabiliser de l’intérieur, et pourtant aucune violence de masse n’a éclaté et leur État a continué à fonctionner, tout comme leur démocratie.

Les adeptes de Paix & Cie me rétorqueront alors qu’une paix locale reste vaine sans paix nationale et ils me mentionneront des poches de stabilité similaires à Idjwi qui, dans divers pays, ont connu une paix de quelques années avant d’imploser à cause d’une violence venue de plus haut.

« Quelle importance donner à quelques années d’une paix qui peut être défaite en quelques jours ? »

Certes, l’idéal serait que la paix nationale et internationale dure jusqu’à la fin des temps. Mais ce qui compte vraiment, c’est éviter la mort et la désolation partout et à chaque fois que nous le pouvons. La paix du bas vers le haut n’est peut-être pas la réponse à tous les problèmes du monde, mais elle peut sauver des vies. Elle peut épargner la souffrance à des femmes comme Justine et Isabelle, à des hommes comme Kaer et Livingston, et à des enfants comme Luca. Elle peut leur permettre de guérir et de s’épanouir, de nouer des relations communautaires et, peut-être, d’acquérir suf­fisamment de force et de résilience pour survivre au prochain conflit. Alors oui, cela vaut la peine d’examiner de plus près ce que ces différents endroits peuvent nous apprendre sur les moyens de contrôler la violence.

 

Les leçons des réussites locales

Nous pouvons tirer d’importantes conclusions de ces histoires. Premièrement, les populations locales possèdent les compétences et les connaissances nécessaires pour promouvoir la paix et développer les mécanismes, les structures et les réseaux qui contri­buent à la perpétuer. Les sociétés « pacifiques » qui en résultent ne sont pas forcément des paradis car le conflit est inhérent à la vie sociale. Je ne connais aucun endroit où tout le monde se tient la main, vit en perpétuelle harmonie avec son entourage et chante toujours en choeur, même dans les coopératives hippies, les couvents de nonnes ou les monastères tibétains. Cependant, il est remarquable que, grâce aux efforts des populations locales, il existe au milieu des zones de guerre des endroits qui ne connaissent que peu ou pas du tout la violence organisée, des lieux où les habitants ont réussi, d’une manière ou d’une autre, à trouver des moyens d’empêcher les conflits de dégénérer en combats de masse.

Deuxièmement, les processus ascendants peuvent être au moins aussi efficaces, voire plus efficaces, que les approches descendantes. Ces initiatives menées localement ont un énorme impact positif sur la sécu­rité des habitants et parfois aussi sur celle des villages environnants.

L’implication des élites gouvernementales ou des représentants de l’État n’est pas toujours nécessaire pour contrôler la violence. C’est précisément en restant à l’écart des autorités étatiques que les habitants d’Idjwi, de San José de Apartadó et de Wahat al-Salam – Neve Shalom ont réussi à créer des poches de paix. Quant aux Somalilandais, ils nous ont enseigné une leçon essen­tielle : la construction de l’État, comme la construction de la paix, peut contribuer à l’instauration d’une stabi­lité durable, mais uniquement lorsqu’elle part à la fois de la cime de l’arbre et de ses racines.

Les expériences de l’Afghanistan, du Congo, de la Somalie, du Soudan du Sud, du Timor oriental, etc., montrent qu’une stratégie exclusivement descendante mène au désastre. De même, une stratégie exclusive­ment ascendante ne peut produire qu’un apaisement très fragile et temporaire de la violence, car la mani­pulation par les dirigeants nationaux ou l’ingérence de groupes armés voisins peut mettre en péril pratiquement toute paix locale. En outre, les populations ne peuvent pas vaincre les groupes armés à elles toutes seules. Les gens ordinaires ne disposent pas non plus des réseaux nécessaires pour instaurer la paix dans un pays entier. Les succès locaux isolés ne génèrent pas auto­matiquement la paix nationale : des villages, des villes ou des régions (comme San José de Apartadó, Idjwi et le Somaliland) peuvent être en paix pendant des années alors que leurs alentours, voire le pays lui-même, restent en guerre.

Il ne s’agit pas de croire que les tensions nationales et internationales n’ont pas d’importance – elles en ont – ou que la construction de la paix nationale et inter­nationale est inutile – elle l’est. Nous devons convaincre les chefs d’État et les leaders de rébellion de cesser d’encourager les combats physiques et d’alimenter les tensions locales et nous attaquer aux problèmes nationaux et mondiaux qui perpétuent la guerre : lois et institutions discriminatoires, commerce des armes et autres intérêts économiques, luttes de pouvoir sur la scène mondiale, etc. Pour faire face à la violence, les approches descendantes sont encore nécessaires, en plus des initiatives locales.

Troisièmement : puisque ces approches descendantes sont encore nécessaires, nous ne devrions pas abandonner complètement Paix & Cie mais nous devrions la réviser pour modifier les relations entre habitants et intervenants étrangers, pour éliminer les hypothèses contre-productives et pour nous débarrasser des habi­tudes et des routines nuisibles. Et nous devrions l’ad­joindre aux efforts plus locaux de construction de la paix. Comme le reconnaissent tous les chercheurs qui étudient la résolution locale des conflits, et comme l’ont montré le travail du LPI dans la plaine de Ruzizi et l’im­probable succès de Leymah Gbowee au Liberia, seule une combinaison d’initiatives à tous les niveaux, du local à l’international, peut construire une paix durable. Le soutien du travail ascendant ne doit pas se faire au détriment des efforts descendants. Au contraire, nous avons besoin des deux types d’approches, précisément parce qu’elles se complètent. L’importance que nous accordons à chacune d’elles et nos méthodes de mise en oeuvre doivent dépendre des conditions spécifiques sur le terrain. Celles-ci varient naturellement beaucoup selon le moment et l’endroit, c’est pourquoi il est vraiment essentiel de comprendre chaque conflit en profondeur. Néanmoins, nous pouvons suivre quelques règles d’or.

 

Photo: UN Peacekeeping/Nektarios Markogiannis

 

Sources et références

Pour les succès locaux dans d’autres régions du monde, mes sources sont le livre de Mary Anderson et Marshall Wallace Opting Out of War: Strategies to Prevent Violent Conflict (Lynne Rienner Publishers, 2013), ainsi que, sur l’Afghanistan et l’Irak, l’article de Michael Harsch « A Better Approach to Statebuilding: Lessons from “Islands of Stability” » (Foreign Affairs online, 2017) ; sur l’Indonésie et le Nigeria, l’ouvrage de Jana Krause Resilient Communities: Non-Violence and Civilian Agencies in Communal Wars (Cambridge University Press, 2018) ; sur le Rwanda, le livre de Scott Straus The Order of Genocide: Race, Power, and War in Rwanda (Cornell University Press, 2006, p. 65 et 85-87) ; sur le Mali, le billet de blog d’Yvan Guichaoua « A Northern Knot: Untangling Local Peacebuilding Politics in Mali » (Peace Direct, 2016) ; et sur la Bosnie, l’article de Ioannis Armakolas « The “Paradox” of Tuzla City: Explaining Non-Nationalist Local Politics During the Bosnian War », Europe-Asia Studies, vol. 63, no 2, 2011, ainsi que le livre d’Adam Moore Peacebuilding in Practice: Local Experience in Two Bosnian Towns (Cornell University Press, 2013).

De nombreux livres et articles soulignent l’implica­tion cruciale des activistes et des communautés locales dans différents pays. À Bougainville, voir Reconciliation and Architectures of Commitment: Sequencing Peace in Bougainville (Australian National University Press, 2010) de John Braithwaite, Hilary Charlesworth, Peter Reddy et Leah Dunn. Au Burundi, en Birmanie, au Népal, au Soudan du Sud, au Sri Lanka et en Ukraine, voir Local Peacebuilding: What Works and Why (Peace Direct, 2019) de Phil Vernon. Au Cambodge, au Kosovo, aux îles Salomon et en Afrique du Sud, voir Adding Up to Peace: The Cumulative Impacts of Peace Programming (CDA Collaborative Learning Projects, 2018) de Diana Chigas et Peter Woodrow. En Colombie, voir « Explaining Recidivism of Ex-Combatants in Colombia », Journal of Conflict Resolution, vol. 62, no 1, 2018, d’Oliver Kaplan et Enzo Nussio. Au Congo, voir « The Power of Perceptions: Localizing International Peacebuilding Approaches », International Peacekeeping, vol. 20, no 2, 2013, de Sara Hellmüller et le Rapport d’évaluation Collaborative Learning from the Bottom Up: Identifying Lessons from a Decade of Peacebuilding in North and South Kivu through Bottom-Up Evaluation (2009-2019) (Life & Peace Institute, 2021) de François Van Lierde, Winnie Tshilobo, Evariste Mfaume, Alexis Bouvy et Christiane Kayser. En Indonésie et au Nigeria, voir Resilient Communities: Non-Violence and Civilian Agencies in Communal Wars (Cambridge University Press, 2018) de Jana Krause. En Irak, en Israël et dans les Territoires palestiniens, au Liban, en Birmanie, en Irlande du Nord et au Timor oriental, voir The Intimacy of Enemies: The Power of Small Groups to Confront Intractable Conflict and Generate Power and Change (New School, 2019, la citation provient de la page 108) de Zachary Metz. En Irlande du Nord, voir aussi Community Action in a Contested Society: The Story of Northern Ireland (Peter Lang, 2017) de Avila Kilmurray. Au Kenya et au Kirghizistan, voir « Understanding Peace and Restraint Amidst Ethnic Violence: Evidence from Kenya and Kyrgyzstan », Perspectives on Terrorism, vol. 14, no 6, 2020, de Sarah Jenkins. En Sierra Leone, voir Competing Memories: Truth and Reconciliation in Sierra Leone and Peru (Cambridge University Press, 2017, p. 114-126) de Rebekka Friedman. Au Sri Lanka, voir Building Justice and Peace from Below? Supporting Community Dispute Resolution in Asia (Asia Foundation, 2016) de Craig Valters. Au Yémen, voir « À Socotra, la paix s’est envolée », Le Monde diplomatique, 2021, de Quentin Müller. Quant à la cartographie des efforts de résolution des conflits à la base réalisée par Peace Direct, elle est disponible sur son site internet www.peaceinsight.org.

En ce qui concerne les pratiques de paix informelles et quotidiennes, l’exemple de l’Irlande du Nord pro­vient de l’article de Roger Mac Ginty « Everyday Peace: Bottom-Up and Local Agency in Conflict-Affected Societies », Security Dialogue, vol. 45, n° 6, 2014, celui d’Israël et des Territoires palestiniens de la thèse doc­torale de Zachary Metz The Intimacy of Enemies: The Power of Small Groups to Confront Intractable Conflict and Generate Power and Change (New School, 2019), et celui de la Bosnie de la communication de Jelena Obradovic-Wochnik et Louis Monroy Santander « Power and Governmentality in “the Local”: Donors, NGOs and Peacebuilding Projects in Bosnia » (présentée à la réunion annuelle de l’International Studies Association, 2017). Pour une vue d’ensemble de la construction de la paix au quotidien, voir le livre de Roger Mac Ginty Everyday Peace: How So-called Ordinary People Can Disrupt Violent Conflict (Oxford University Press, 2021). De nombreux chercheurs et praticiens de la paix ont écrit sur la nécessité de soutenir à la fois les initia­tives ascendantes et descendantes. Les sources les plus utiles sur ce sujet sont l’ouvrage de Mary Anderson et Lara Olson Confronting War: Critical Lessons for Peace Practitioners (Collaborative for Development Action, 2003), celui de John Paul Lederach Building Peace: Sustainable Reconciliation in Divided Societies (United States Institute of Peace Press, 1998), celui de Andries Odendaal A Crucial Link: Local Peace Committees and National Peacebuilding (United States Institute of Peace Press, 2013) et celui de Craig Zelizer et Robert Rubinstein Building Peace: Practical Reflections from the Field (Kumarian Press, 2009).

Auteurs en code morse

Séverine Autesserre

Séverine Autesserre (@SeverineAR) est professeure et titulaire de la chaire de sciences politiques, spécialisée dans les relations internationales et les études africaines, au Barnard College de l’Université de Columbia. Elle travaille sur les guerres civiles, la consolidation de la paix, le maintien de la paix et l’aide humanitaire, et préside le département de sciences politiques.

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