Il est temps de construire une base opérationnelle avancée combinée autour de la Sierra Madre

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Déc 07

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Cet article est une traduction de l’article « It’s Time to Build Combined Forward Operating Base Sierra Madre » publié sur War on The Rocks le 11 septembre 2023.

 

Récemment les garde-côtes chinois ont ciblé en mer de Chine méridionale un navire philippin qui tentait de ravitailler l’avant-poste philippin situé sur l’atoll Ayungin. Susceptible de devenir le prochain point de tension dans la région, cet avant-poste dans les îles Spratleys consiste en un ancien navire de la marine philippine le Sierra Madre, volontairement échoué par celle-ci en 1999. Parallèlement aux actions inamicales des garde-côtes, le gouvernement chinois a encouragé une campagne de désinformation visant à forcer les Philippines à reconnaître ses revendications de souveraineté territoriale étendue en mer de Chine méridionale, celle-ci incluant les îles Spratleys aux yeux de Beijing.

La Chine prétend que les Philippines avaient précédemment accepté de retirer la Sierra Madre (une affirmation que le gouvernement actuel philippin a toujours catégoriquement niée). L’intention ici du Parti communiste chinois est de renforcer les revendications territoriales de la Chine dans le cadre de la ligne en neuf traits – un ajout chinois vague et unilatéral aux cartes maritimes et qui prétend étendre la souveraineté territoriale chinoise sur la quasi-totalité des mers de Chine orientale et méridionale.

La Sierra Madre était une solution improvisée et temporaire à un problème épineux. Elle a été intentionnellement échouée en 1999 pour délimiter physiquement ce qui est déjà largement accepté : la souveraineté maritime des Philippines sur les îles et les atolls Spratleys que de nombreux pays revendiquent. Alors que le navire rouille et se détériore, sa désintégration physique crée un risque significatif pour la sécurité régionale, sa coque qui s’érode progressivement étant une métaphore inquiétante du statu quo précaire en mer de Chine méridionale.

La Chine pourrait se sentir encouragée à entraver le ravitaillement et le maintien de cet avant-poste afin de réaffirmer sa propre revendication territoriale. Face à ce risque, les États-Unis et les Philippines devraient agir de manière proactive plutôt que d’attendre d’être contraints à réagir en raison de la détérioration des conditions à bord du navire. L’inaction risquerait non seulement de compromettre la souveraineté des Philippines, comme cela s’est déjà produit lors de la saisie par la Chine du récif de Scarborough aux Philippines en 2012, mais pourrait également potentiellement engendrer une crise au sein de l’alliance bilatérale entre les États-Unis et les Philippines.

Concrètement les Philippines devraient envisager certes le retrait de la Sierra Madre, mais surtout son remplacement par une structure permanente occupée par des forces combinées en rotation des Philippines et du Corps des Marines des États-Unis. Une telle base d’opérations avancée servirait de puissant signal d’engagement envers l’alliance pour les deux nations, tout en améliorant considérablement les connaissances de l’environnement (situational awareness) des États-Unis et des Philippines. En augmentant les coûts potentiels de l’ingérence, un avant-poste combiné pourrait dissuader les futurs efforts de Pékin visant à perturber le ravitaillement des bases philippines en mer de Chine méridionale.

Une approche plus musclée pourrait déclencher une réponse chinoise, étant donné la présence significative des forces militaires chinoises dans la région et son historique de coercition envers d’autres prétendants à la mer de Chine méridionale. Cependant, les tactiques coercitives employées depuis longtemps contre les États riverains de la région pourraient se révéler moins efficaces face à la puissance navale américaine, ce qui pourrait altérer la perception des forces chinoises en tant que puissance dominante incontestée dans la région, tout en permettant de résoudre une situation de sécurité intenable sur le récif Second Thomas.

 

L’érosion rapide de la coque et du statu quo

Les provocations et agissements « inamicaux » chinois sont loin d’être isolés. Le 12 août 2023, un navire des garde-côtes chinois tirait en effet à l’aide de canons à eau sur des navires philippins. Pour autant cet acte n’est pas le premier du genre. En 2021, les garde-côtes chinois avaient déjà intercepté des tentatives de ravitaillement des Philippines en utilisant des canons à eau et en effectuant des tentatives d’éperonnage sur le récif Second Thomas. Ils avaient également suivi et harcelé des navires philippins en 2013, 2014, 2018 et 2022. Plus tôt dans l’année 2023, le mauvais comportement de Pékin a fait la une des journaux pour avoir utilisé un laser éblouissant contre un navire des garde-côtes philippins, près du récif.

Face à cette récente confrontation, la réponse diplomatique de Manille a été vigoureuse et ce qui est peut-être encore plus significatif, c’est qu’elle a été soutenue par des déclarations de solidarité sans équivoque de la part de capitales alliées du monde entier, notamment de l’Union européenne, des États-Unis, de l’Australie et du Japon. Ce type de message clair et collectif d’engagement en faveur du droit international est d’une importance cruciale et a mis du temps à se concrétiser. Cependant, des décennies de mauvais comportement du gouvernement chinois dans la région ont souligné le fait que les seules paroles ne suffiront pas à dissuader la campagne révisionniste menée par le Parti communiste chinois dans le domaine maritime.

Le BRP Sierra Madre LST-57 a été initialement mis en service par les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale sous le nom d’USS Harnett County. Il a été cédé aux Philippines en 1976, puis a intentionnellement été échoué sur le récif Second Thomas (appelé récif Ayungin par les Philippines) en 1999. Les Philippines ont pris cette mesure en réponse à la saisie par la Chine du récif Mischief (dénommé récif Panganiban par les Philippines) en 1995. Ce différend est devenu un point de discorde majeur avec la Chine depuis lors. L’état du navire se détériore progressivement, ne maintenant qu’à grand-peine les normes minimales d’habitabilité grâce à des renforcements et réparations constantes. Le récif Second Thomas/Ayungin se situe à environ 174 milles marins de Puerto Princesa et cette distance permet à la Chine de maintenir des dizaines d’unités maritimes à proximité, tandis que la marine et la Garde côtière philippines éprouvent des difficultés à ravitailler régulièrement le navire échoué.

Les forces chinoises, qu’elles soient étatiques ou irrégulières, ont retardé les livraisons de nourriture sur des périodes prolongées par le passé, obligeant l’équipage du navire à pêcher du poisson pour survivre. Cette situation de quasi-blocus est particulièrement préoccupante, d’autant plus que le navire arbore toujours le pavillon de la marine philippine et, en tant que tel, bénéficie de la protection publiquement reconnue du Traité de défense mutuelle entre les États-Unis et les Philippines.

Il serait considérablement plus aisé de développer une présence conjointe américano-philippine sur l’un des autres « éléments » contrôlés par les Philippines en mer de Chine méridionale, comme l’île Thitu qui dispose d’une piste d’atterrissage et d’une présence plus robuste. Le récif Second Thomas est le seul élément de la mer de Chine méridionale contrôlé par les Philippines qui, conformément à la sentence arbitrale de 2016 rendue par la Cour permanente d’arbitrage du Tribunal international du droit de la mer, est légalement désigné comme une élévation de basse mer, plutôt qu’un rocher. Par conséquent, c’est le seul élément contrôlé par les forces philippines qui ne génère pas une mer territoriale de 12 milles. Étant donné que ce récif est situé dans la zone économique exclusive reconnue des Philippines et en accord avec les conclusions de l’attribution de 2016, les Philippines ont pleinement le droit, en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, de maintenir une présence de sécurité sur le récif Second Thomas.

Cependant, le défi réside dans le fait que le statu quo du récif Second Thomas ne durera pas indéfiniment. Le navire se détériore, et il y a un risque que la Chine revendique le récif dès que le navire sera retiré. Il est même envisageable que les forces chinoises agissent unilatéralement pour retirer l’épave du récif, éventuellement au prétexte de protéger l’environnement. Si les États-Unis et les Philippines attendent que les conditions déjà désastreuses à bord du navire s’aggravent, ou que la Chine décide d’agir, les options de réaction de l’alliance seront bien plus restreintes que si Washington et Manille passent à l’action maintenant.

Le récif Second Thomas est, sans doute, le poste avancé le plus vulnérable des Philippines. En conséquence, il est manifestement devenu une priorité pour la campagne de pression menée par la Chine dans la région. La perte de contrôle de cet élément équivaudrait à une deuxième débâcle après celle du récif de Scarborough, où Manille a cédé le contrôle d’un élément majeur de sa zone économique exclusive (ce qu’est également le récif Second Thomas). De plus, à l’instar de l’incident du récif de Scarborough, l’absence d’une intervention efficace des États-Unis aurait des conséquences négatives à long terme pour l’alliance.

À la suite de l’incident du 12 août, les diplomates chinois ont lancé une campagne de désinformation, alléguant que Manille s’était précédemment engagée à retirer le navire rouillé du récif, qui se situe à l’intérieur de la revendication contestée de la ligne en neuf traits de Pékin, qui s’étend sur les îles Spratleys. Le gouvernement philippin a réfuté ces allégations chinoises, cependant, à mesure que la Sierra Madre se détériore lentement, le risque d’une action chinoise devient de plus en plus préoccupant.

 

Une escalade à court terme en vue d’une stabilité à long terme

Le remplacement de la Sierra Madre par une structure plus permanente et améliorée pourrait faire l’objet de contestations de la part de la Chine, conformément aux termes de la Déclaration de 2002 sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale. Cependant, toute opposition serait de nature purement symbolique et n’aurait guère pour objectif de recourir à une procédure d’arbitrage. De plus, elle pourrait être facilement réfutée par le gouvernement philippin. Tout d’abord, la Sierra Madre avait été échouée sur le récif trois ans avant la signature de la déclaration. Deuxièmement, un tribunal arbitral avait déjà classé le récif comme un haut-fond émergé à marée basse en 2016. De plus, le récif se trouve à l’intérieur de la zone économique exclusive de 200 milles marins des Philippines. Cela signifie qu’un poste d’observation ne constituerait en aucune manière une tentative de changer le statut de l’élément, et, par conséquent, cela ne serait pas une revendication d’une juridiction et d’une souveraineté maritimes injustifiées, comme cela avait été le cas avec la campagne de construction d’avant-postes/îles artificielles par la Chine. Enfin, l‘ampleur considérable de la revendication et du militarisme de la Chine l’a placée bien au-delà de toute possibilité raisonnable de revendiquer la supériorité morale dans la région. Ainsi, il est plus que justifié pour les victimes de la campagne d’intimidation de Pékin de prendre les mesures nécessaires pour assurer leur souveraineté et protéger leur personnel en uniforme.

Pour remplacer la Sierra Madre, la meilleure option serait de recycler une plateforme pétrolière (fixe ou flottante) ou une plateforme d’hébergement. La mise en place d’une installation combinée nécessiterait une structure prête à l’emploi capable de remplacer rapidement la Sierra Madre, et ce immédiatement après son retrait. Une alternative pourrait être la mise en place d’une structure qui améliorerait les conditions de vie des marins vivant à son bord, et la Sierra Madre serait démontée une fois le nouvel avant-poste avancé installé. La profondeur de l’eau et la biodiversité des écosystèmes de la région nécessiteraient probablement une approche de retrait similaire à celle adoptée par les États-Unis, lorsqu’ils ont retiré leur propre dragueur de mines échoué du récif de Tubbataha en 2013. Ce retrait avait nécessité l’intervention de navires de soutien et de sauvetage sous contrat pour découper le navire échoué en morceaux, qui ont ensuite été grutés à bord et éliminés ailleurs afin de minimiser les dommages et la pollution.

 

Une base avancée expéditionnaire aux caractéristiques commerciales

Les États-Unis ne devraient en aucun cas suivre la stratégie de remblaiement de la Chine, en raison des préjudices qu’elle inflige à l’environnement. Entre 2013 et 2018, Pékin a utilisé une flotte de dragueurs pour détruire les récifs coralliens et verser du béton afin de créer un réseau d’avant-postes sur des îles artificielles en mer de Chine méridionale, une approche chronophage aux répercussions extrêmement destructrices sur l’environnement marin. L’utilisation d’équipements recyclés issus de l’industrie pétrolière et gazière offrirait une solution plus rapide à ce problème qui réduirait également les dommages environnementaux, tout en mettant Pékin devant le fait accompli. Cette approche permettrait de renverser la tendance imposée par le Parti communiste chinois, qui a précédemment modifié le statu quo à sa guise à de nombreuses reprises auparavant.

Il existe un risque significatif que Pékin tente de s’opposer physiquement à la mise en place d’une plate-forme en utilisant des éléments de sa marine, de ses garde-côtes ou de sa milice maritime. Cependant, les tactiques d’intimidation du gouvernement chinois dans le passé se sont révélées moins efficaces en présence des forces américaines. Par exemple, lors de la confrontation de West Capella en 2020, les forces navales chinoises ont suivi un navire de forage mandaté par la Malaisie. En réponse, les États-Unis ont mobilisé des unités aériennes et navales dont certaines ont été déployées aux avant-postes et d’autres ont été stationnées sur le territoire, allant de bombardiers stratégiques aux navires de combat côtier et aux sous-marins, afin de réaliser une démonstration de force d’une durée d’un mois. Cette opération visait à contrer les tactiques d’intimidation chinoises, qui ont perdu de leur efficacité après cette démonstration de force des États-Unis. Pékin s’est habituée à intimider ses voisins et a réussi à faire en sorte que d’autres, y compris les États-Unis, acceptent la responsabilité des risques. Une démonstration massive de la puissance navale et aérienne des États-Unis lors de la mise en place de l’installation contraindrait Pékin à accepter des risques et constituerait une étape vers la réversion d’années d’agressions non entravées.

Les équipements issus de l’industrie maritime offrent plusieurs avantages supplémentaires s’ils doivent être déployés sur le récif Second Thomas. Plus précisément, ces équipements sont conçus pour résister aux effets néfastes d’une exposition prolongée aux éléments et pour fonctionner dans un environnement maritime, ce qui est particulièrement pertinent dans cette situation. De plus, ces plates-formes peuvent être équipées de zones d’atterrissage pour hélicoptères, offrant ainsi une alternative pour le transfert de personnel, de provisions et d’équipement, le tout selon un calendrier plus court et sans interférence avec les navires de surface de la Garde côtière chinoise. L’espace supplémentaire et les zones dédiées aux opérations aériennes permettraient également l’utilisation de systèmes aériens sans pilote plus petits tels que les drones Blackjack, Puma et ScanEagle, qui sont respectivement exploités par le Corps des Marines des États-Unis et les Forces armées philippines. Cette capacité à soutenir l’utilisation de ces petits drones permettrait la réalisation d’opération de ravitaillement sans pilote plus efficaces, un concept que l’armée américaine expérimente au sein de sa force sous-marine depuis au moins 2020.

Il est également fréquent que ces plates-formes industrielles soient équipées de grues, ce qui permettrait une logistique plus efficace pour le ravitaillement par voie maritime et la récupération des petites embarcations. Bien sûr, même si la possibilité de ravitaillement vertical était rendue envisageable, cet arrangement n’éliminerait pas complètement la capacité de la Chine à interférer avec les opérations de ravitaillement. Néanmoins, il est peu probable que les navires de guerre chinois se risquent à s’opposer à des opérations soutenues par la marine américaine visant à appuyer des troupes américaines. Les événements récents viennent renforcer cette perspective : la mission philippine du 22 août qui a suivi une opération de ravitaillement infructueuse a été menée sous la surveillance d’un P-8A Poseidon américain et a réussi à livrer des fournitures à la Sierra Madre. Étant donné que ces plates-formes sont souvent situées dans des environnements hostiles et éloignés des côtes, elles offrent également des quartiers de restauration, des couchages sûrs et confortables, des systèmes de communications, une production d’énergie fiable, un stockage sûr des consommables et la capacité de distiller de l’eau potable et de traiter les eaux usées (des capacités qui augmenteraient considérablement la qualité de vie des troupes stationnées à bord de ces avant-postes, tout en renforçant la résilience à la posture combinée des forces).

Il serait nécessaire de mettre à niveau la plateforme choisie pour fournir un certain degré de capacité d’autodéfense et de renforcement, étant donné que son objectif initial ne prévoyait pas de répondre aux normes militaires. Cependant, ces plateformes sont conçues dès le départ pour satisfaire des normes de sécurité strictes, compte tenu de la nature de leur mission initiale. Elles sont d’une robustesse suffisante pour résister à d’éventuelles explosions, incendies et intempéries, avec des systèmes redondants, des systèmes de communication et de surveillance renforcés tels que la surveillance par télévision en circuit fermé à l’intérieur et à l’extérieur, et des systèmes d’extinction d’incendie performants. Par conséquent, une plateforme industrielle recyclée dépasserait déjà considérablement les capacités en matière de sécurité et d’autodéfense de la Sierra Madre.

En exploitant des radars commerciaux prêts à l’emploi et en déployant de petits drones tactiques, déjà utilisés par les unités du Corps des Marines des États-Unis, une base opérationnelle combinée sur le récif Second Thomas pourrait permettre d’étendre la connaissance de la situation maritime (Maritime Domain Awareness) en temps réel pour les Philippines dans une zone où leurs forces armées ont traditionnellement eu du mal à maintenir une image opérationnelle commune efficace. De futures améliorations pourraient inclure l’ajout de capteurs de renseignement électronique et de renseignement d’origine électromagnétique plus sophistiqués, ce qui renforcerait considérablement la valeur de la plate-forme en matière de renseignement pour les États-Unis et les Philippines. Ce type d’opération flexible à faible empreinte correspond précisément à la réorientation actuelle du Corps des Marines des États-Unis dans le cadre de son concept d’opérations de bases avancées expéditionnaires. Cela lui offre donc l’opportunité de prouver la viabilité de son concept en réalisant des déploiements dynamiques vers et depuis la base par voie aérienne et maritime.

Il est indéniable que de telles actions constitueraient une provocation, et qu’elles comporteraient des risques significatifs. Cependant, à un moment où les liens de l’alliance américano-philippine sont ravivés sous la présidence Marcos, ce serait une indication forte de la volonté des États-Unis d’assumer des risques au sein de cette relation. Les partisans de l’alliance dans les deux États ont salué cette nouvelle ère de la relation bilatérale, encouragés par des annonces telles que l’ouverture de quatre nouveaux sites dans le cadre de l’accord de coopération renforcée en matière de défense. Néanmoins, des voix influentes aux Philippines, y compris celle de l’ex-président Rodrigo Duterte, soutiennent que l’autorisation des opérations américaines sur l’archipel ferait des Philippines une cible en cas de conflit américano-chinois, créant un déséquilibre dans l’évaluation des risques pour Manille, et ce avec une utilité intérieure limitée. La colocalisation des troupes américaines et philippines en première ligne des préoccupations de sécurité les plus importantes des Philippines serait un signe concret de l’engagement américain dans un espace où Manille cherche depuis longtemps à obtenir des éclaircissements sur la politique de Washington et sur l’interprétation de l’application du traité de défense mutuelle.

 

Photo : Philippine Navy

 

Auteurs en code morse

Blake Herzinger

Blake Herzinger est chercheur au sein du programme de politique étrangère et de défense du Centre d’études des États-Unis de l’Université de Sydney.

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